Le Conseil fédéral prête de mauvaises intentions à la Banque nationale

Bern – Le message du Conseil fédéral relatif à l’Initiative Monnaie Pleine ne voit pas l’opportunité historique qu’elle représente et discrédite la Banque nationale d’une façon injustifiée. Les auteurs de l’Initiative Monnaie Pleine répondent au message du Conseil fédéral par une prise de position publique.

L’argument central du Conseil fédéral pour rejeter l’Initiative Monnaie Pleine est que la Banque nationale devrait mener une politique monétaire qui nuirait à la Suisse. ”Pourquoi la Banque nationale devrait-elle nuire à la Suisse avec l’Initiative Monnaie Pleine, alors que celle-ci lui donne des moyens supplémentaires pour mener une politique monétaire intelligente et efficace ?” se demande le porte-parole de l’initiative Dr. oec. Reinhold Harringer. Ce n’est pas cohérent. Le texte constitutionnel de l’Initiative Monnaie Pleine n’impose aucune politique monétaire concrète à la BNS, mais elle ne fait que lui remettre la compétence de créer l’argent électronique.  Selon l’économiste, ”avec l’Initiative Monnaie Pleine, la Banque nationale ne sera obligée à aucune action qui puisse aller contre l’intérêt général de la Suisse et la stabilité des prix. Bien au contraire, grâce à l’initiative elle pourra résoudre les problèmes qu’elle n’arrive fondamentalement pas à surmonter aujourd’hui parce qu’elle ne dispose pas des moyens nécessaires.”

Le Conseil fédéral rate une opportunité historique
Bien que le Conseil fédéral reconnaisse le bien-fondé des préoccupations de l’Initiative Monnaie Pleine, son objectivité et sa faisabilité pratique – même dans un contexte international -, il ne voit pas la chance qu’elle représente pour la population et l’économie suisses. Selon le Dr. oec. Reinhold Harringer, ”le Conseil fédéral ne prête aucune attention au fait que l’Initiative Monnaie Pleine puisse fondamentalement désamorcer l’urgent problème du ”Too-big-to-fail”, qu’elle permette de réduire l’endettement ou que des études scientifiques confirment l’effet positif de la monnaie pleine sur l’emploi, la stabilité économique et des prix.”

Le Conseil fédéral imagine un ”impôt de résorption”
Le Conseil fédéral prétend dans son message que la masse monétaire ne pourrait être réduite, avec la monnaie pleine, que par un impôt spécial. En vérité la Banque nationale pourra en tout temps réduire la masse monétaire avec les moyens qu’elle a utilisés jusqu’à présent, c’est-à-dire en ne prolongeant pas ses prêts aux banques ou en vendant des devises et autres actifs en sa possession contre des francs. Les possibilités qu’aura la Banque nationale pour remplir son mandat constitutionnel ne seront pas diminuées par la monnaie pleine, mais augmentées.